Un film que je suis allé voir sans aucune prétension et même je pensais qu'il s'agissait d'un bio-pic sur Sylvie Vartan, je sais pas vraiment pas pourquoi. Et je me disais qu'au moins je n'apprendrai un peu sur cette chanteuse qui a fait chaviré un jour le coeur de Johnny.
Le film n'a rien à voir avec Sylvie Vartan, mais on retrouve Michèle Torr a plusieurs moments, et rien que pour cela, il faut voir ce film. Quand Mélina fait tourner la collection de vinyles de Michèle Torr, on découvre une chanteuse, des pochettes incroyables.
Résumé, le film ne donnne pas envie, par exemple sur allocine.com : "À 40 ans, Mélina est la voix la plus célèbre de France. Animatrice à la radio, la nuit à l’antenne elle résout les problèmes affectifs et sexuels des auditeurs avec impertinence, humour et sans tabou. Tout le monde connaît sa voix, mais personne ne connaît son visage.
Dans la vie, elle évite tout contact et vit comme une vieille fille dans les beaux quartiers. Partie à la recherche d’une mère qu’elle n’a jamais connue, elle découvre que celle-ci vit au sein d’une famille nombreuse, en banlieue. Elle décide de s'approcher d'elle, incognito.... "
On peut rajouter que le jeune de la famille de banlieue devient à la fin le photographe reconnu grâce à Mélina qui lui a dit de persévérer. Un peu facile.
Mais il y a une réelle force dans ce film, d'abord porter par le jeu de Karine Viard, fabuleuse, de toute beauté, qui joue à merveille cette femme ultra-auto-protégée et ultra-auto-controlée. La beauté sort de ce côté exclusif, elle vit par les vies des autres. Elle n'a pas des albums-photos de sa vie dans son appartement, mais des rangées de classeurs noirs où sont répertoriés toutes les histoires des auditeurs qu'elle a reçue. Une collection de tranches de vie, une collection de petits moments. Elle est voyeur en s'introduisant dans les intimités, mais elle le fait par la voix, elle le fait calmement, elle est compréhensive, probablement cette grande soeur rassurante. Sa voix est vraiment belle. La seule famille qu'elle essaiera de pénétrer physiquement est celle de sa mère, une famille recomposée, avec un fils, une belle-fille, des enfants de la belle-fille. C'est l'histoire de chacun qui se joue et se clôt par son histoire à elle. Un auditrice appelle et raconte cette histoire à l'orphelinat, d'une fille qui les rassurer, les faisait parler, jouait à l'animatrice radio. On comprend alors la vocation de Mélina qui naît, et on en pleure.
Le jeu de Mélina maniaque peut donner une impression d'être trop poussé, et au final il s'intégre très vite dans l'ensemble du film. Enfin il faut noter le chignon hitchcockien qui donne une autre dimension à cette femme. Quand elle s'assoit seule sur un banc dans un parc, avec ces manteaux droits évasés, ces robes rappelant les femmes d'Hitchcock, on voyage dans la féminité, la sensibilité, la vulnérabilité de la femme et ce qui en fait la beauté.